La joie du retour à la France
La joie du retour à la France
Après la signature de l’armistice, Luthmer, par la volonté des conseillers, avait encore continué à exercer ses fonctions de « Bürgermeister ». En effet, le 14 Novembre, les membres alsaciens du conseil s’étaient mis d’accord pour rétablir le maire Knoepffler après le départ des dernières unités allemandes, et uniquement à ce moment-là. D’après une information officielle, les dernières troupes allemandes devaient avoir quitté Saverne le dimanche 17 novembre à midi. On se fia à cette information de source allemande, et en application de la décision prise le 14, Louis Knoepffler reprit alors les fonctions de maire. En réalité, d’autres troupes allemandes ont encore traversé la ville, dans l’après-midi, alors qu’on avait déjà commencé à la pavoiser aux couleurs françaises.
Louis Knoepffler dirigea les préparatifs officiels de l’accueil des Poilus dans sa ville natale. Le 19 novembre, avant midi, il reçut le général d’armée Gérard, accompagné du général Douchy, chef de son état-major. L’après-midi, les troupes commandées par le général Duport firent leur entrée dans l’enthousiasme général. Le maire, affaibli par la maladie, mais plus qu’heureux de ces évènements, qui réalisaient ses vœux les plus profonds, était placé à la hauteur de la place du Château.
Après le défilé, c’est lui qui, devant les autorités militaires, parla le premier au nom de la ville. Dans son allocution il rappela le temps révolu des humiliations subies, il rendit hommage à la mémoire des morts innombrables de cette guerre (parmi ces victimes se trouvait également un de ses fils, Auguste, tué trois années auparavant sur le front de l’est) et remercia de tout cœur les vaillantes armées libératrices. Le lendemain il accueillit le 356e Régiment d’infanterie, à la tête duquel se trouvait un savernois, le commandant Louis Auguste Matter, son cadet de quelques années.
Ces journées épuisantes et exaltantes, étaient les hauts points, profondément sentis de l’existence. Samedi 23 Novembre, le maire Louis Knoepffler eut la joie et l’honneur de recevoir chez lui un visiteur peu commun, un Maréchal de France, Philippe Pétain, qui revenait de Reichshoffen et qu’accompagnaient les généraux Gérard et Douchy. Il connut un autre moment plein d’émotions intenses, pour lui comme pour la masse de ses compatriotes : ce fut le service religieux dans l’église principale alors ré ouverte, le dimanche 1er décembre.
Sources pour le texte : DNA Edition n° 3 du 4/1/1969 Extrait de l'article de Mr A. Wollbrett
Sources pour les photos : Archives personnelles de la famille
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 23 autres membres