La famille KNOEPFFLER

Le décès du maire Knoepffler

Le décès du Maire Knoepffler

 

 

Honneurs rendus au maire défunt

 

     Ce mois de décembre 1918 devait être pour cet homme qui avait subi, durant la guerre, une grave opération, le tout dernier mois de sa vie. Car c’est le jour de la Saint-Etienne de 1918, que Louis Knoepffler devait rendre l’âme à l’âge de 54 ans. Suivant les paroles de l’éditorialiste du « Journal de Saverne », le maire décédé était fait d’une coulée ; c’était un homme qui, sans finasserie et sans détours, allait droit à son but. Personne mieux que lui n’était pénétré du sentiment intransigeant du bon droit, au service d’une noble cause. C’était cela le testament spirituel laissé par Louis Knoepffler. Il était permis de voir en lui le champion d’un idéal de justice, cher à sa ville et à toute l’Alsace.

 

     Il lui avait fallu traverser les quatre années de guerre, surveillé, suspecté ; les raisons qui l’avaient fait écarter comme maire par les autorités prussiennes à la veille de la déclaration de la guerre, et qui étaient liées intimement à " L’Affaire " laquelle avait laissé de vifs ressentiments  dans la caste militaire prussienne et ailleurs, ces raisons-là subsistaient et prenaient même, du fait de la guerre, plus de poids et présentaient des risques. Rien d’étonnant si ces années-là avaient été ressenties par cet homme comme un dur martyre, qu’il dut supporter dans une quasi-solitude. Enfin il avait vu son attente profonde, celle de sa vie accomplie, réalisée. Et le décor qu’il avait ordonné pour une entrée triomphale dut servir à son propre cortège funèbre. Un journal fit remarquer que la ville qui s’était montrée digne et grande dans la joie, sut manifester la même attitude dans la tristesse et le deuil après le décès de son maire.

 

 

 

 

 

     Le 30 décembre 1918, des funérailles eurent lieu à Saverne, telles que rarement dans sa longue histoire cette ville en avait vécues ; le 137° Régiment d’infanterie rendit les suprêmes honneurs publics au défunt ; le drapeau s’inclina, la musique régimentaire joua des marches funèbres. Le Conseil Municipal était précédé d’une section de pompiers, des enfants des écoles accompagnés du personnel enseignant, des orphelins, des employés de la ville, du clergé. Il était escorté par des membres du Conseil, des administrateurs de la Caisse d’Epargne, des membres du conseil de fabrique et du Conseil national d’Alsace et de Lorraine. Derrière le cercueil s’avançaient les sœurs, puis venaient Mrs Maringer, haut-commissaire de la République, Delsor, président du Conseil national, les adjoints au maire et les conseillers municipaux, les généraux Duport, Lebocq et Fetter, le Commandant Mattes et tout le corps des officiers stationnés à Saverne, suivi du cortège sans fin des concitoyens.

 

     L’église principale ne suffit pas à contenir toutes les personnes. La chorale était accompagnée de violons ; aux chœurs succédaient des solistes…

 

     Au cimetière  des personnalités civiles  et militaires : le haut-commissaire de la République, les généraux Duport et Lebocq, Me Alfred Schisselé au nom de la municipalité, et le sénateur Delsor lui rendirent un dernier hommage. Celui-ci rappela notamment que le député Knoepffler s’était montré, à l’assemblée régionale, comme le défenseur très zélé des droits du peuple, à l’occasion des évènements de Saverne en 1913.

 

     On ne trouvera pas aisément dans le long passé de la ville, un autre Savernois qui fut autant honoré.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources pour le texte : Dernières Nouvelles d'Alsace Edition n°3 du 4/1/1969 - Extrait de l'article de Mr Alphonse Wollbrett.

Sources pour les photos : Archives personnelles de la famille 



13/09/2010
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