La famille KNOEPFFLER

Savernois devenus célèbres

Pierre GILLIOT a publié au cours du printemps et de l'été 1933 dans "Le Journal de Saverne", un article intitulé "Galerie bekannt gewordener Zaberner" qui relate l'histoire de familles savernoises devenues célèbres.

Nous en reproduisons ci-après un très large extrait de ces familles qui ont fait l'histoire de cette ville. 

 

En avant propos, nous précisons que le document ci-après se réfère très largement à un premier ouvrage intitulé "Galerie bekannt gewordener Zaberner" dans lequel furent rassemblées les contributions du Secrétaire de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg, Mr L.Ch. Will et celles de Mr F.E. Sitzmann au travers de son "Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l'Alsace". Pierre Gilliot a prié le conservateur du Musée de Saverne, Mr le Professeur Léon Bachmeyer de compléter si possible ces travaux par ses connaissances de l'histoire locale et de ses traditions, ainsi qu'à son frère Henri Gilliot par l'apport des publications généalogiques, afin de pouvoir présenter à la population savernoise cette "Galerie des Savernois devenus célèbres".

 

 

Savernois devenus célèbres

 

Knoepffler

 La famille devrait figurer parmi l'une des plus anciennes familles savernoises. Sur un arbre généalogique ancien y figure Jean Philippe Knoepffler (1680-1761), dont le père Nicolas Prévôt de Saverne, a épousé Madeleine Genglinger, fille d'un Prévôt savernois. Le Grand-Père Georg Knoepffler était originaire de Sarguemines. Grand-Père et arrière Grand-Père y sont décrits comme officiers.

 

Jean-Philippe Knoepffler, né à Saverne en 1680, et mort le 19 janvier 1761, était quant à lui Conseiller à la Régence du cardinal de Rohan, Armand Gaston de Rohan Soubise, et avait épousé Reine Knechtling de la ville de Rouffach, originaire d'une famille patricienne laquelle selon son arbre généalogique descend de la noblesse haut-rhinoise des Hagenbach & Zipper d'Augenstein. De leur union sont nés huit enfants.

 

L'ainée des filles, Marie Elisabeth Knoepffler née le 28 juin 1708, a épousé en 1727 Séverin Lessoë, pharmacien à Saverne, originaire de Niköping (Danemark) lequel est décédé le 2 janvier 1794. Leur fille Marie Elisabeth (1728-1759) a épousé Jean Ignace Luther de Garbenfeld, médecin de la ville à Saverne; figurent parmi les descendants entre autre : les trois frères Gilliot.

L'un des fils, Henri Antoine Lessoë (1731-1817) devint Chanoine et Doyen du Chapître de Haslach; il meurt à Saverne le 9 septembre 1817.

 

Le second fils aîné, Jean Philippe Knoepffler, né le 22 juin 1710, était également devenu Chanoine et en 1763 Doyen du Chapître de Haslach et y mourut là-bas même; son monument funéraire se trouve à l'entrée de l'Eglise Collégiale.

 

Deux autres fils, Nicolas Joseph, né en 1712, et Jean-Pierre né en 1722, devinrent avocats à Saverne, une autre fille Marie Anne catherine (1715 - 1773) a épousé le savernois François Joseph Mehlem, conseiller aulique.

 

Nicolas Joseph Knoepffler, né le 13 Mai 1712, a épousé Antoinette Christine Soufflet et devint Intendant de Marmoutier et Président du Directoire de la Noblesse; son union fut richement bénie. De ses 16 enfants, François Antoine  (né le 27 janvier 1752) devint Vicaire à Dagsburg et à La Petite Pierre (Lützelstein) jusqu'en 1784, ensuite Titulaire du Chapître de St-Pierre le Jeune à Strasbourg; après 1796, il devint Maire de Haselbourg et se retira à Monswiller à partir de 1803. un second fils, Pierre François, né en 1753, devint Juge de Paix à Saverne en 1792 et en 1800 devint administrateur de la Ville. il mourut célibataire le 27 octobre 1835. Un troisième fils, François-Xavier, (né le 3 décembre 1755), entra au Couvent des Cisterciens de Pairis près d'Orbey;  il fut ensuite administrateur de la ville de Danne près de Phalsbourg  entre 1796 et 1798,  puis de la ville de Lutzelbourg entre 1801 et 1802, puis Curé d'Eckartswiller entre 1803 et 1809. il mourut le 10 Février 1810 à Saverne. Un quatrième fils, Jean André Clément  né en 1760, et qui épousa en 1805 une fille  de jean Pierre Monet, fut Greffier au Tribunal de Saverne entre 1800 et 1828. Il mourut le 30 octobre 1842. 

 

Le Conseiller à la Régence Jean Philippe Knoepffler avait un frère Jean Jacques, tanneur à Saverne ; un des petit-fils de  ce dernier, Nicolas Jacques Knoepffler (né le 23 décembre 1737), devint Chanoine en 1764 et Doyen en 1780 à Saverne. Après la Révolution il s'y retira et mourut le 9 février 1806.

 

De la descendance de la famille Knoepffler qui poursuivit l'exploitation de la Tannerie, appartiennent les porteurs actuels du nom, dont la sympathique figure du négociant en bois Louis François Marie Auguste Knoepffler (né le 26 octobre 1864) et qui reste gravé dans une récente mémoire.  Au cours de l'année 1908, il devint conseiller municipal et maire de sa ville natale. En 1911, il fut élu député au Parlement d'Alsace Lorraine. Lors de sa réélection en 1914 comme maire, il fut écarté de l'Administration de sa Ville par l'occupant prussien en raison de son attitude dans l'Affaire Reuter-Forstner. Mais en Novembre 1918, après l'effondrement de la domination prussienne, il accéda à nouveau à la tête de l'Administration de la Ville de Saverne, mais il mourut cependant à peine un mois après, le 26 Décembre 1918. Sur sa tombe son grand ami et compagnon de lutte, le sénateur Delsor l'interpella en prononçant d'émouvants mots d'adieux. 

 

Source : "Der Elsässer" édition du 4 janvier 1919 N°3.

 

Le Député Maire Louis KNOEPFFLER

 

 

 

 

Monet

 

La famille est originaire de Nancy-sur-Cluses (Savoie) et s’est établie à Saverne vers le milieu du 18ème siècle, en la personne de Pierre Monet, qui avait épousé Marie Violland, originaire de la même commune.  De cette union sont nés, alors qu’ils étaient encore installés à Nancy-sur-Cluses, 3 fils : Claude-François, Jean-Pierre (l’Aîné) et Augustin.

 

1)      Claude-François Monet, né vers 1713, s’est marié le 27.11.1758 à Saverne avec Marie,  fille du marchand Joseph Pallas et sœur d’Antoine, secrétaire épiscopal et futur curé de la paroisse Saint-Pierre le Jeune de Strasbourg. Il s’éteint le 2 juillet 1783 à l’âge de 70 ans

2)      Jean-Pierre Monet (l’Aîné), né le 30 avril 1721, était marchand d’ornements d’église, et membre du Conseil municipal de la ville de Saverne. Il épouse  le 27 août 1764 Marie Elisabeth Mehlem (1739-1817), une des filles du conseiller épiscopal et prévôt François Joseph Mehlem. Il mourut le 30juillet 1813 au grand âge de 93 ans

3)      Augustin Monet est resté à Nancy-sur-Cluses et a épousé là-bas même en 1752 Jeanne-Françoise Guy dont la mère était également issue de la famille Violland. Tous deux moururent relativement jeunes, et leurs deux filles Marie-Anne et Jeanne furent recueillies par leur famille savernoise.

 

De l’union de Claude-François Monet et de Marie Barbe Pallas sont nés 6 enfants, dont 3 sont décédés dans leur plus jeune âge. Les 3 autres survivants étaient :

a)      Jean-Pierre le benjamin né le 19 août 1759, s’est marié le 22 mai 1787 avec Françoise Antoni, de Molsheim,  dont parmi leurs 5 enfants, seule Marie –Reine Antoinette survécut et qui devint en 1825 l’épouse de Victor Laville.

b)      Claude-Augustin, né le 29 septembre 1760, avocat et en 1801, juge de paix à Saverne. Il est mort célibataire dans cette ville le 27 juin 1836.

c)      Marie-Anne, née le 16 octobre 1761, et depuis 1788 épouse d’Antoine Auguste Engelmann originaire de Strasbourg.

 

Jean Pierre Monet, l’aîné et Marie Elisabeth Mehlem eurent 12 enfants, parmi lesquels seuls les suivants sont cités :

a)      Pierre-François (1765-1848), épouse en 1802 Catherine Imfeld de Saverne. Il poursuivit l’exploitation du commerce d’ornements d’église de son père

b)      Marie Elisabeth (1768-1819) épouse du notaire François Joseph Ostermannn.

c)      Marie-Jeanne Françoise (1772-1836), épouse du greffier Jean André Clément Knoepffler

d)      Claude Pierre (né le 14 octobre 1773) fut maire de Saverne à 3 reprises, la première fois déjà à l’âge de 27 ans entre 1800 & 1808, ensuite de Mai à Juillet 1815 et enfin entre 1830 et 1835. Il était chevalier de la Légion d’Honneur et mourut célibataire le 28 janvier 1844

 

Les deux jeunes orphelines filles d’Augustin Monet et de Jeanne Françoise Guy, se marièrent à Saverne :

a)      Marie-Anne (1756-1797) épousa le conseiller épiscopal Bernard Joseph Janesson. Figurent entre-autre parmi les descendants actuels,  les familles du Dr Folly, médecin-major à Saverne après la guerre, Woringer de Strasbourg et Bach de Sarreunion.

b)      Marie-jeanne Monet (1759-1791) épouse du conseiller épiscopal et plus tard juge François Xavier Luther de Garbenfeld. Figurent parmi les descendants actuels Paul, Henri et Pierre Gilliot.

Deux cousins des frères Claude-François, Jean-Pierre et Augustin, dont l’un porte également le prénom d’Augustin, né en 1725, l’autre Joseph (1729-1779) ont de la même manière quitté Nancy-sur-Cluses pour s’établir plus tard à Saverne. Cet Augustin qui était marié avec Jeanne Maurize Violland, était le père du célèbre Pierre François Monet, lequel avait pris à Strasbourg une part prépondérante à la grande Révolution  et qui dans la période difficile de janvier 1793 à septembre 1794, âgé à peine de 25 ans, avait endossé la charge de maire de Strasbourg. Après la chute de Robespierre, il dut s’enfuir, et ne fut plus importuné du fait que ses plus rudes adversaires n’ont pu lui trouver aucune irrégularité dans sa gestion ; il devint plus tard, sous Napoléon 1er, fonctionnaire au ministère de la Guerre à Paris.

La dernière personne à porter le nom de cette famille était Marie Joséphine Elisabeth Monet, née le 6 février 1873, une fille de Pierre-François Monet et de Catherine Imfeld. Elle mourut célibataire à Strasbourg, le 17 juillet 1880 dans une maison religieuse. Déjà le 10 février 1873 elle fit dont à l’hôpital de Saverne de sa maison dans la « Brudergasse » ainsi que du jardin qui se trouvait en face (aujourd’hui la place Monet) pour  y fonder un orphelinat catholique. L’établissement fut aussitôt fondé dans cette maison mais transféré en 1883, dans  la maison Knoepffler acquise par l’hôpital et qui se trouvait à coté.

 

 

Luther de Garbenfeld

 

Le fondateur de cette famille était Friedrich Luther qui le 30 juillet 1566 a été anobli  par le roi Frédérik de Danemark et obtenu par privilège le surnom de « de Garbenfeld » d’après le nom du lieu du berceau de la famille.

 

L’un de ses descendants, le docteur en médecine Jean Joseph Ignace Luther de Garbenfeld né le 13 février 1716 à Libenau en Silésie, vint s’installer à Saverne en juin 1746 en tant que médecin. Sa demande de naturalisation fut signée en septembre 1752 par le roi Louis XV

Il épousa la même année à Saverne Marie Elisabeth Lessoë (1728 – 1759), fille du pharmacien savernois Séverin Lessoë et de son épouse Marie Elisabeth Knoepffler (1708 – 1794). Il mourut le 21 janvier 1788. De cette union sont nés 7 enfants dont un seul survécut à la période de l’enfance, François Xavier Louis, né le 24 août.  Celui-ci étudia le droit, devint avocat au Conseil Souverain d’Alsace à Colmar et conseiller épiscopal à Saverne ; il épousa à Saverne même Jeanne Monet, devint en 1792 juge de paix  et administrateur du district de Haguenau, et maire de Saverne en 1795, puis juge à Haguenau et finalement juge d’instructions au Tribunal de Saverne,  fonction qu’il occupa jusqu’en 1835. Il mourut à Saverne le 27 octobre 1841 au grand âge de 84 ans.

Des 4 de leurs enfants, l’aînée des filles Marie Elisabeth Jeanne (1785 – 1858) épousa le percepteur des Impôts Henry Anthoine (1778 – 1854), 2 de leurs enfants moururent jeunes, et le dernier fils, François Xavier Luther de Garbenfeld mourut célibataire à Saverne le 16 Février 1846 et avec lui s’éteignit la lignée et le nom. 

Jeanne Luther de Garbenfeld offrit à son époux 7 enfants dont 3 fils restèrent domiciliés à Saverne, Henri Anthoine (1809 – 1846), percepteur de la Ville,  Adolphe Anthoine (1812 – 1894) receveur de l’Enregistrement, et Louis Anthoine (1821 – 1905) ingénieur des Arts et Métiers. Adolphe Antoine était le beau-père de Xavier Gilliot (1850 – 1900) propriétaire de l’imprimerie du même nom.

 

 

 

Mehlem

 

Johann Jakob Mehlem, greffier de Woerth, Niederbronn et Hatten, épousa le 19 novembre 1697 à Saverne Elisabeth Kirchhoffer originaire d’Ottersthal. Son fils aîné Hubert Joseph (né en 1699) devint vicaire au Chapitre de Saverne, en 1725 il devint curé de Saverne et en 1731 doyen et dans l’année qui suivit Titulaire du Chapitre. Il mourut le 17 janvier 1744 et fut enterré dans le chœur du Chapitre. Le second fils, Franz Joseph (né en 1703, et mort le 1er juillet 1793) devint avocat et conseiller de la Cour à Saverne.  En 1738 il épousa Maria Anna Catherine Knoepffler (décédée en 1773). Dans les années 1735 à 1746, nous le retrouvons en tant qu’archiviste épiscopal, en 1764 il devint intendant des communes d’Oberkirch, Oppennau et d’Ettenheim. Il avait deux filles qui restèrent célibataires, et une troisième Marie Anne Elisabeth (née en 1739, et morte en 1817) épousa Jean Pierre Monet. Son fils aîné Hubert Joseph (né le 26 décembre 1741) devint avocat, conseiller à la cour et archiviste de l’évêché. Il mourut célibataire le 26 décembre 1778 à peine à l’âge de 37 ans.  Le plus jeune fils, Franz Joseph (né le 3 décembre 1746) devint prêtre et chanoine de Hasslach. Après la Révolution il se retira à Saverne et mourut là-bas le 14 juin 1828. Un troisième fils de Johan Jacob, Anton Joseph, émigra à Minfeld (Palatinat bavarois). Son arrière petit-fils, le chevalier Erwin von Mehlen, était aux alentours de 1900, lieutenant-colonel à Przemysl (Galicie).   

 

 

Lessoe

 

D'origine danoise, Séverin Lessoe (1677-1737) s'installe comme pharmacien à Saverne, après s'être converti au catholicisme et avoir épousé dans sa nouvelle ville, en 1723, Anne Catherine Degermann. En 1727, il épouse en secondes noces Marie Elisabeth Knoepffler, une des filles du conseiller épiscopal Jean Philippe Knoepffler. Leur fille Marie Elisabeth Lessoe deviendra l'épouse de Jean Joseph Ignace Luther v. Garbenfeld. Leur fils Henri Antoine Lessoe (1731-1817) devient prêtre en 1755, chanoine et décan Chanoine et Doyen du Chapître de Haslach en 1784; il meurt à Saverne le 9 septembre 1817.

 

 

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Source : Galerie bekannt gewordener Zaberner par P.Gilliot in Journal de Saverne, Jahrgang 1933 - Frühjahr und Sommer

 



09/08/2010
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